L’Omnicanal : la nouvelle formule gagnante ?
DopĂ©e par l’Ă©mergence du e-commerce, la concurrence sur le marchĂ© des biens de consommation est aujourd’hui plus fĂ©roce que jamais.
Dans un contexte oĂą le consommateur veut ĂŞtre livrĂ© plus rapidement, n’importe oĂą, n’importe quand et par n’importe quel moyen, l’omnicanal est la solution pour Ă©viter de sur-promettre et sous-dĂ©livrer !
Mais finalement, qu’est-ce que l’omnicanal ?
De nouveaux modes de consommation
Les chiffres d’une rĂ©cente Ă©tude GfK pour La Poste Suisse parlent d’eux-mĂŞmes : en 2017, le e-commerce Suisse reprĂ©sente 8.6 milliards de Francs, soit une croissance de +70% depuis 2010. Aujourd’hui, plus d’un Suisse sur deux fait des recherches de produits en ligne, un ratio considĂ©rable.
Parallèlement, le comportement du consommateur Ă©volue. Une Ă©tude Zetes souligne ainsi que 78% des clients envisagent de ne plus s’adresser Ă un dĂ©taillant au bout de 3 livraisons retardĂ©es ou incomplètes. De mĂŞme, 70 % des clients n’acceptent pas d’attendre plus de cinq minutes pour connaĂ®tre la disponibilitĂ© d’un article en stock.
Mieux vaut donc avoir une logistique solide pour proposer ses produits en ligne et en magasin ; sans quoi les conséquences peuvent être dramatiques.
Du multicanal …
L’émergence du e-commerce a dans un premier temps contribuĂ© Ă la naissance d’une stratĂ©gie de distribution dite multicanale.
Son enjeu : distribuer des articles sur différents canaux de ventes, via de nouveaux points de contact client.
Le multicanal se caractĂ©rise cependant par des canaux de distributions indĂ©pendants les uns des autres. Ces canaux reposent sur des processus qui leur sont propres, sans qu’aucune interaction ne soit possible. Dans un environnement multicanal, un client ne peut donc pas acheter en se servant de plusieurs canaux, comme par exemple commander en ligne et retirer en magasin.
En multicanal, chaque canal de vente dispose d’un stock dĂ©diĂ©, bien souvent au sein d’un mĂŞme entrepĂ´t. Ainsi, un stock « e-commerce » peut se trouver dans le mĂŞme entrepĂ´t qu’un stock « magasin » sans que les approvisionneurs « magasin » n’en aient connaissance.
Un magasin peut donc ĂŞtre en rupture de stock, alors mĂŞme qu’un stock « e-commerce » — physiquement au mĂŞme endroit — regorge de l’article recherchĂ© … La stratĂ©gie multicanale atteint ici ses limites.
… Ă l’omnicanal
Au-delĂ d’un changement du mode de consommation, les avancĂ©es technologiques permettent dĂ©sormais de poursuivre l’optimisation de la Supply Chain.
L’omnicanal casse ainsi les silos et Ă©tablit la communication entre les diffĂ©rents canaux. Le consommateur dispose dorĂ©navant de plusieurs points de contact, mais les produits peuvent provenir de n’importe quel stock.
Dans un monde omnicanal, l’interaction entre canaux permet au client d’acheter n’importe oĂą et de rĂ©cupĂ©rer son produit oĂą il le souhaite (Click&Collect, livraisons Ă domiciles). De plus, l’entreprise dispose d’une visibilitĂ© en temps rĂ©el Ă 360° sur sa Supply Chain, qui englobe tous les canaux.
Si un client recherche un livre en ligne, que celui-ci est en rupture dans son pays, il peut dorénavant se le faire livrer depuis un autre pays … voir un autre continent — les stocks sont devenus un seul et unique stock !
Les défis de la Supply Chain
Peu de dĂ©taillants peuvent toutefois prĂ©tendre avoir atteint un tel degrĂ© d’intĂ©gration et de transparence.
D’ailleurs, si le discours ambiant se concentre avant tout sur les transformations nĂ©cessaires en termes d’expĂ©rience client (marketing, ventes…), la Supply Chain reste bel et bien la clef de voĂ»te de la transformation et du succès de l’omnicanal.
Nous remarquons que pour mener à bien cette transformation, les détaillants aux stratégies omnicanales fructueuses ont su développer trois compétences principales.
-
Une approche transversale
- Mise en place d’une visibilitĂ© Ă 360° et en temps rĂ©el sur les canaux de ventes
- Création d’équipes pluridisciplinaires pour une meilleure communication
- IntĂ©gration des systèmes d’information et la crĂ©ation d’une source de donnĂ©es unique Ă tous les canaux
-
Une Supply Chain agile
- Analyse des flux produits et consommateurs (commandes)
- Offre de solutions de livraisons rapides et homogènes (livraison du dernier km)
- Mise en place d’entrepĂ´ts multiformats, capables de gĂ©rer en cross-docking et break-bulk tous les articles, indĂ©pendamment de leur origine et destination.
- Amélioration de la planification et de la gestion des stocks, beaucoup plus important en termes de SKU
-
Un plan de transition
- Segmentation des différents canaux, catégories de produits, zones géographiques, groupes de clients
- Changement de la mentalitĂ© de l’organisation
- Changement rapide, flexible et par des tests pilotes
OĂą en est la Suisse ?
En 2017, une Ă©tude Roland Berger soulignait que 80% des enseignes de distribution de la rĂ©gion DACH n’avait pas encore mis au point de stratĂ©gie omnicanale. Le cabinet allemand prĂ©cisait Ă©galement qu’en Suisse, l’omnicanal reste pour beaucoup d’entreprises commerciales un chantier important, qui bien souvent ne dĂ©passe pas la phase initiale de conception.
Toutefois, Tobias Kindler, CDO Mediamarkt Suisse, dĂ©clarait rĂ©cemment Ă ICT-Journal qu’en « termes de dĂ©veloppement numĂ©rique, la Suisse est l’un des pays ayant le plus grand potentiel en Europe en raison de son niveau d’Ă©ducation, de ses infrastructures et de son pouvoir d’achat. »
Du changement Ă venir, donc, pour nos entreprises de distribution.
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DopĂ©e par l’Ă©mergence du e-commerce, la concurrence sur le marchĂ© des biens de consommation est aujourd’hui plus fĂ©roce que jamais.
Dans un contexte oĂą le consommateur veut ĂŞtre livrĂ© plus rapidement, n’importe oĂą, n’importe quand et par n’importe quel moyen, l’omnicanal est la solution pour Ă©viter de sur-promettre et sous-dĂ©livrer !
Mais finalement, qu’est-ce que l’omnicanal ?
De nouveaux modes de consommation
Les chiffres d’une rĂ©cente Ă©tude GfK pour La Poste Suisse parlent d’eux-mĂŞmes : en 2017, le e-commerce Suisse reprĂ©sente 8.6 milliards de Francs, soit une croissance de +70% depuis 2010. Aujourd’hui, plus d’un Suisse sur deux fait des recherches de produits en ligne, un ratio considĂ©rable.
Parallèlement, le comportement du consommateur Ă©volue. Une Ă©tude Zetes souligne ainsi que 78% des clients envisagent de ne plus s’adresser Ă un dĂ©taillant au bout de 3 livraisons retardĂ©es ou incomplètes. De mĂŞme, 70 % des clients n’acceptent pas d’attendre plus de cinq minutes pour connaĂ®tre la disponibilitĂ© d’un article en stock.
Mieux vaut donc avoir une logistique solide pour proposer ses produits en ligne et en magasin ; sans quoi les conséquences peuvent être dramatiques.
Du multicanal …
L’émergence du e-commerce a dans un premier temps contribuĂ© Ă la naissance d’une stratĂ©gie de distribution dite multicanale.
Son enjeu : distribuer des articles sur différents canaux de ventes, via de nouveaux points de contact client.
Le multicanal se caractĂ©rise cependant par des canaux de distributions indĂ©pendants les uns des autres. Ces canaux reposent sur des processus qui leur sont propres, sans qu’aucune interaction ne soit possible. Dans un environnement multicanal, un client ne peut donc pas acheter en se servant de plusieurs canaux, comme par exemple commander en ligne et retirer en magasin.
En multicanal, chaque canal de vente dispose d’un stock dĂ©diĂ©, bien souvent au sein d’un mĂŞme entrepĂ´t. Ainsi, un stock « e-commerce » peut se trouver dans le mĂŞme entrepĂ´t qu’un stock « magasin » sans que les approvisionneurs « magasin » n’en aient connaissance.
Un magasin peut donc ĂŞtre en rupture de stock, alors mĂŞme qu’un stock « e-commerce » — physiquement au mĂŞme endroit — regorge de l’article recherchĂ© … La stratĂ©gie multicanale atteint ici ses limites.
… Ă l’omnicanal
Au-delĂ d’un changement du mode de consommation, les avancĂ©es technologiques permettent dĂ©sormais de poursuivre l’optimisation de la Supply Chain.
L’omnicanal casse ainsi les silos et Ă©tablit la communication entre les diffĂ©rents canaux. Le consommateur dispose dorĂ©navant de plusieurs points de contact, mais les produits peuvent provenir de n’importe quel stock.
Dans un monde omnicanal, l’interaction entre canaux permet au client d’acheter n’importe oĂą et de rĂ©cupĂ©rer son produit oĂą il le souhaite (Click&Collect, livraisons Ă domiciles). De plus, l’entreprise dispose d’une visibilitĂ© en temps rĂ©el Ă 360° sur sa Supply Chain, qui englobe tous les canaux.
Si un client recherche un livre en ligne, que celui-ci est en rupture dans son pays, il peut dorénavant se le faire livrer depuis un autre pays … voir un autre continent — les stocks sont devenus un seul et unique stock !
Les défis de la Supply Chain
Peu de dĂ©taillants peuvent toutefois prĂ©tendre avoir atteint un tel degrĂ© d’intĂ©gration et de transparence.
D’ailleurs, si le discours ambiant se concentre avant tout sur les transformations nĂ©cessaires en termes d’expĂ©rience client (marketing, ventes…), la Supply Chain reste bel et bien la clef de voĂ»te de la transformation et du succès de l’omnicanal.
Nous remarquons que pour mener à bien cette transformation, les détaillants aux stratégies omnicanales fructueuses ont su développer trois compétences principales.
-
Une approche transversale
- Mise en place d’une visibilitĂ© Ă 360° et en temps rĂ©el sur les canaux de ventes
- Création d’équipes pluridisciplinaires pour une meilleure communication
- IntĂ©gration des systèmes d’information et la crĂ©ation d’une source de donnĂ©es unique Ă tous les canaux
-
Une Supply Chain agile
- Analyse des flux produits et consommateurs (commandes)
- Offre de solutions de livraisons rapides et homogènes (livraison du dernier km)
- Mise en place d’entrepĂ´ts multiformats, capables de gĂ©rer en cross-docking et break-bulk tous les articles, indĂ©pendamment de leur origine et destination.
- Amélioration de la planification et de la gestion des stocks, beaucoup plus important en termes de SKU
-
Un plan de transition
- Segmentation des différents canaux, catégories de produits, zones géographiques, groupes de clients
- Changement de la mentalitĂ© de l’organisation
- Changement rapide, flexible et par des tests pilotes
OĂą en est la Suisse ?
En 2017, une Ă©tude Roland Berger soulignait que 80% des enseignes de distribution de la rĂ©gion DACH n’avait pas encore mis au point de stratĂ©gie omnicanale. Le cabinet allemand prĂ©cisait Ă©galement qu’en Suisse, l’omnicanal reste pour beaucoup d’entreprises commerciales un chantier important, qui bien souvent ne dĂ©passe pas la phase initiale de conception.
Toutefois, Tobias Kindler, CDO Mediamarkt Suisse, dĂ©clarait rĂ©cemment Ă ICT-Journal qu’en « termes de dĂ©veloppement numĂ©rique, la Suisse est l’un des pays ayant le plus grand potentiel en Europe en raison de son niveau d’Ă©ducation, de ses infrastructures et de son pouvoir d’achat. »
Du changement Ă venir, donc, pour nos entreprises de distribution.